C'est avec émotion que j'assiste à un moment très solennel de notre Histoire, la panthéonisation du résistant Missak Manouchian et de sa femme Mélinée.
C’est en 1924 que ce survivant du génocide arménien rejoint la France où son combat contre le fascisme le conduira à militer au Parti communiste.
C’est encore le combat contre le fascisme qui l’amène à prendre les armes dans la Résistance et à devenir le chef militaire du groupe Manouchian, composé de résistants étrangers – Arméniens, Italiens, Espagnols, Juifs polonais et hongrois – unis dans leur combat contre la barbarie nazie, les FTP-MOI (francs tireurs et partisans - main d'oeuvre immigrée).
Stigmatisé comme chef de « l’Armée du crime » par la propagande nazie, dans la tristement célèbre Affiche rouge, Manouchian est fait prisonnier en novembre 1943. Il y a 80 ans jour pour jour, le 21 février 1944 il est fusillé avec ses camarades au Mont Valerien.
"Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit (…) ». Missak Manouchian, dans sa dernière lettre destinée à Mélinée.
En tant que présidente du groupe d’amitié France-Arménie, c’est évidemment une émotion particulière qui me saisit au moment où cet enfant d’Arménie, orphelin du génocide, fait son entrée au Panthéon. A travers lui, c’est l’engagement de tous ces Résistants étrangers, tombés pour la France et pour ses valeurs, que la République honore aujourd’hui.
Des valeurs universalistes que ces étrangers avaient choisi de défendre au prix de leur vie, des valeurs universalistes que nous chérissons et qui unissent encore aujourd’hui la France et l’Arménie.
A Missak, à Mélinée et au groupe des 23 de l’Affiche rouge, la patrie reconnaissante.
Comments