La situation en Arménie est une priorité de la politique étrangère de la France, et en tant que présidente du groupe d'amitié France-Arménie, j'ai à cœur de contribuer aux actions de la France.
C'est ainsi que les 27 et 28 avril, j'ai fait partie de la délégation accompagnant la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna lors de son déplacement en Arménie.
Entre rencontres officielles et visites de terrain, un déplacement essentiel pour renouveler le soutien indéfectible de la France à l'Arménie et trouver des solutions pour la paix.
Jour 1 : nous avons rencontré le premier ministre de la République d'Arménie Nikol Pashinyan. Ensemble, Catherine Colonna et Nikol Pashinyan ont réaffirmé que le blocus de l'Artsakh est inacceptable et que la décision de la Cour internationale de Justice exigeant le rétablissement d'une circulation sans entrave le long du corridor de Latchine doit être respectée par l'Azerbaïdjan.
Le recueillement au Mémorial du génocide fut un moment fort de rappel de l'Histoire tragique des Arméniens.
Jour 2 : Nous nous sommes rendus à Jermuk, dans les montagnes de l'est de l'Arménie, une ville lourdement bombardée par l'Azerbaïdjan les 13 et 14 septembre dernier, et dans laquelle des commandos azerbaïdjanais sont entrés.
Ici, comme dans le Syunik et dans le Gegharkunik, l'Azerbaïdjan occupe depuis l'automne dernier des pans entiers du territoire souverain de la République d'Arménie. Au total 144 km2.
La mission civile de l'Union européenne nous l'a démontré par les cartes précises des positions azerbaïdjanaises qu'elle a pu établir. Et nous l'avons constaté nous mêmes en observant aux jumelles les nouveaux postes azéris, ainsi que les routes en construction. Le respect des frontières de 1975 est une condition absolue de la paix. La ministre l'a fermement rappelé.
Sur le chemin du retour, nous nous sommes rendus au cimetière militaire de Yerablur. Les drapeaux arméniens qui flottent au-dessus des tombes nous rappellent que des milliers de soldats entre dix-huit et vingt ans ont perdu la vie en 2020 pendant la guerre de quarante-quatre jours.
A son retour à Erevan, aux côtés de son homologue arménien Ararat Mirzoyan, la ministre a annoncé officiellement la mise en place d'une mission militaire à l'ambassade de France pour approfondir la coopération en matière de défense entre nos deux pays. Un soutien accueilli avec satisfaction.
La France continue à jouer un rôle majeur dans le processus de paix au niveau européen et international, qui reste la meilleure garantie pour la sécurité des Arméniens.
Ces deux jours passés auprès de la ministre m'ont forgé de fortes convictions :
Les cartes de la mission EUMA doivent être rendues publiques pour que le monde sache que l'Azerbaïdjan occupe le territoire souverain de l'Arménie.
Parlementaires, nous devons redoubler d'efforts pour convaincre nos collègues d'autres pays à soutenir l'Arménie et à comprendre que l'Azerbaïdjan n'est pas le "partenaire de confiance" décrit par Ursula Von der Leyen.
Nous devons tout faire pour convaincre les membres du Conseil de sécurité de l'ONU de ne pas s'opposer aux résolutions sur l'Arménie. Une force d'interposition serait essentielle au maintien de la paix. Plusieurs pays s'y opposent.
Il faut également commencer à envisager des sanctions envers le dictateur Aliyev et sa famille si la diplomatie n'aboutit pas.
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